La faute au monde entier.

Il doit faire profil bas, mais bon, c’est pas trop son truc et puis son temps est compté. Il sent que son corps est sur le point de le lâcher et ça le gave pas mal. Rien ne s’est passé comme prévu, on lui a fait une promesse qui n’est au final pas tenue. Il devait être avec les enfants, et il ne l’est pas. Il devait finir sa vie paisiblement et voilà qu’il en chie littéralement. Il a beaucoup de mal.

Même bouger lui demande pas mal d’efforts et il fait de son mieux, à faire comme si rien n’était, assis sur son siège, les lunettes de soleil sur le nez, il boit son verre d’alcool. Puis il se lève un peu difficilement avec sa bouteille. Il se dirige vers le coin de la rue quand il se fait bousculer par une personne qui lui fait tomber la bouteille, qui s’éclate en morceau au sol. « Putain ! Faites gaffe merde ! » s’énerve-t-il avant de se figer en voyant la jeune rousse, celle qui lui a soulé l’autre jour et empêché de récupérer Nicholas. Il finit par lui prendre le bras pour l’emmener dans une ruelle, à l’abri des regards. « Sale connasse, par ta faute j’ai rien pu avoir ! » il la plaque contre le mur en lui tenant par la gorge pour l’étrangler.

Le coup dans les côtes fait qu’il la lâche et qu’il prend de la distance, la main sur sa côte avant de cracher du sang au sol. La maladie le rend de plus en plus vulnérable et il est sur le point de mourir, c’est sûr. « T’en sais que dalle toi ! Tu crois que ça me plait de kidnapper mes propres neveux que tout le monde prend le plaisir à me les enlever et à leur retourner le cerveau ?!!! » Ah mais il est vraiment soulé, désespéré surtout. Il crache encore du sang et grimace. Putain, on dirait qu’elle lui a cassé la côte. « Sérieux, t’as tout gâché alors que j’allais passer mes derniers moments avec eux et les laisser rejoindre leur fausse famille ! » Ça l’énerve tellement d’avoir été si près du but pour au final y être éloigné. Complètement…

Il l’agrippe à nouveau par le col et la tire vers lui, rassemblant toutes ses forces, n’ayant pas aimé ses mots du tout. « Sinon quoi ? Tu vas appeler la police ? Ils vont pas venir ma jolie. » Et il la plaque à nouveau contre le mur.

Alors que de plus loin, Axel qui se baladait dans la ville pour la découvrir vient de remarquer Julie, il allait la saluer en levant la main mais quand il l’a vue se faire tirer par l’arrière comme si elle était en train de se faire agresser… Son sang n’en fait qu’un tour. Il court vers la ruelle pour voir la scène et sans hésiter, il donne un coup de poing où tout le monde peut entendre un craquement dans la mâchoire de Frank. « Enlève tes sales pattes enfoiré ! » Il le laisse tomber au sol, non mais même dans ce monde-là, il ne va pas laisser Julie se faire tuer ! « Ça va Julie ? » Il est inquiet pour elle là. Puis Frank sort l’arme pour viser Axel. Ce dernier n’en est pas impressionné. « Vas y tire Frank, mais ce n’est pas une bonne idée, ça va alerter la police autour. » Et puis bon, les humains le tirent toujours dans le ventre, ça ne le tuera jamais.

La force du poing est assez surprenant pour Frank, il a bien senti les os craquer et surtout que ce poing est différent des autres. Est-ce que ce type est humain ? Probablement pas. Vaut mieux le tuer d’une arme, puis de toute manière sa santé est pas terrible pour lui permettre de se battre comme auparavant. Julie dit quand même les choses juste, mais dans sa tête ça ne l’est pas. « Va te faire foutre toi, je suis devenu un mauvais type pour l’état, c’était le deal pour qu’ils me rendent mes neveux qu’ils m’ont retiré ! Tu sais que dalle ! »

Axel fronce les sourcils en remarquant une chose grâce à ses yeux de cyborg. « … Il est mourant. » Il se pince les lèvres un peu embêté. « Je trouve quand même débile de vouloir tout détruire alors que tout ce que vous aviez à faire, c’est de laisser votre égo de côté et d’en parler tout simplement, ils auraient tous compris et vous auraient laissé passer du temps avec les enfants. » Frank retire le cran de sécurité et était prêt à tirer sur eux, mais au final, il ne le fait pas qu’il est atteint d’un mal de crâne qui lui fait baisser la garde. Axel ne perd pas du temps pour l’assommer tout de suite et le laisse tomber lourdement au sol.

Axel est un peu surpris à l’idée qu’elle n’appelle pas la police et qu’elle préfère qu’ils l’emmènent dans la boutique. « Euh… Ok. » Il ne va pas la contredire, surtout qu’il sait très bien à quel point elle a son caractère. Puis il la voit tenter de soulever ce mec, qui est de toute évidence bien trop lourd. « Oui bien sûr, je vais le porter, tu devrais éviter de trop solliciter tes muscles. » Il se fige quelques secondes en se rendant compte assez rapidement de sa gaffe. « Quand on se fait agresser comme ça, on se fait froisser les muscles, hein. Je suppose ça comme ça. » dit-il avant de prendre Frank tranquillement sans que ça ne lui demande de l’effort. « Mais il y a un truc que je ne comprends pas Julie, pourquoi tu veux le garder dans ta boutique ? Tu veux lui parler ? Après tout ce qu’il t’a fait subir ? » Il la suit jusqu’à la boutique, attirant quelques regards sur leur passage mais bon, ça ira. Tant que Billy n’est pas dans le coin, ça devrait le faire.