Oh a ghost !!

C’est bon comme sandwich, mais il a clairement connu mieux là. Sergio mastique tranquillement, dans le parc qu’il n’a pas vu depuis un bail. Il profite de ce moment de pause pour lui, qui n’a pas encore de cabinet, pas de clients… Puis Danny est dans sa nouvelle école, il espère que tout se passe bien et que ce n’est pas trop difficile. Bon là Sergio en train de mastiquer son sandwich, bougeant le bout de salade qui s’est logée dans sa barbe de quelques jours, voit un jeune homme en train de discuter dans le vide. « Mh, c’est intéressant cette énergie… » Qu’il marmonne dans sa langue natale. Il se lève du banc et se décide de rejoindre le jeune homme. « … Est-ce que vous avez besoin d’aide ? » demande-t-il en faisant un geste de la tête pour désigner le fantôme à côté de Will.

Sergio mange encore son sandwich, une bouchée comme s’il regardait une scène avec les pop corn, mais non… « mh ? » Il regarde Will, puis le vide qui est à côté de lui, il secoue la tête. « Non, je ne la vois pas du tout, mais je sens un aura là. » dit-il en faisant un geste de la main pour désigner l’emplacement de la vieille. « Y a quelque chose, comme un esprit qui n’a pas trouvé la paix à un tel point que ça l’empêche d’aller dans un monde qui lui est destinée. » Il regarde Will ensuite et sourit. « D’habitude on me prend pour un mexicain chelou qui cherche à arnaquer les gens. » Il est ravi que ce ne soit pas le cas !

Il sent, oui, c’est étrange quand même. Sergio se met à ricaner parce que c’est pas commun de dire qu’il sent les esprits, comme s’ils puaient le fromage pourri par exemple. « Ah ouais ? Vous voyez carrément ?! Genre à quoi elle ressemble et tout ?! » Dit-il tout le coup de la surprise, il ose pas imaginer à quel point ça doit être oppressant parce que le jeune homme voit les morts en plus des vivants… « Mais si elle veut qu’il retrouve son porte-monnaie, c’est parce qu’il y a une photo d’elle dedans et qui est très important pour qu’il n’oublie pas, imagine si le mari est sujet aux oublis et qu’il perde la mémoire de sa femme ? » Il dit les choses comme ça, mais c’est parce que les humains sont simples, comme Sergio à vouloir quelque chose de simple mais il se complique la vie pour l’obtenir. « Euh… En fait… » pour répondre à la question de Will, c’est un peu compliqué. Il se gratte l’arrière du crâne. « Je suis en quelque sorte un chaman, gourou, spécialisé dans les médecines douces alternatives. Donc les choses étranges, je connais et cette vieille dame, c’est particulier elle a un parfum de Chanel, pour femme bien positionné. »

Sergio ferme les yeux et essaye d’imaginer la petite vieille, il sourit et voit plus ou moins. « Merci pour la description. » Sergio ne voit jamais les fantômes, il sent juste leur présence et puis c’est tout, ça ne va pas plus loin que ça malheureusement. Ou heureusement au vu de ce que Will en dit, ça n’a pas l’air d’être facile tous les jours. « Et ça arrive souvent ça ? C’est quand même inquiétant parce que tu ne peux pas te souvenir de ce qui s’est passé ? » Enfin Sergio propose une théorie et apparemment elle est bonne, vu la réaction de Will qui est exaspéré que les fantômes n’expliquent pas tout. « Je vois que c’est vraiment pas facile pour vous en vrai… » ça fait de la peine pour Sergio, il aimerait bien aider ce pauvre Will à avoir un peu de la paix et même de l’intimité. « Je cherche un support de communication, je communique plus facilement avec le feu et le maté. Il faut que les gens m’accompagnent pour discuter avec les fantômes. Il ne faut jamais le faire seul sinon on y perd notre santé spirituelle et psychologique. Vous avez pas envie d’avoir des fois la paix par moment ? D’avoir votre espace ? »

Oh la galère, le pauvre… Il se souvient de tout, même des choses qu’il ne voudrait pas se souvenir apparemment. Sergio pose la main sur la joue vraiment inquiet pour la personne en face de lui. « Oui, je parviens à avoir des pauses. Après c’est parce que je ne les vois pas, je les sens tout simplement. Mais même si vous les voyez, ça ne reste pas moins nécessaire de savoir faire une pause. Je ferme mon énergie pour me préserver moi… Vous ne le faites pas ? » demande-t-il, en oubliant toujours l’idée de devoir se présenter. Les politesses ? Ça fait deux clairement.