Gros fail#2...

« Ce n’était pas une bonne idée Melissa, tu aurais pu attendre un peu bordel. » qu’il ronchonne dans son coin, se doutant bien que sa femme doit être dans les alentours. Il conduit sa jeep, refusant la présence de ses gardes en leur imposant mentalement le figement. Il n’a pas eu de mal à trouver le sentier de balade, où ils ont passé leur premier moment ensemble sans aucune pression, sous les sourires et rires. Il a moins de temps de trajet que Maggy, donc il est arrivé en premier.

Il est adossé à sa voiture et essaye de faire le vide mental pour mieux contrôler ses pouvoirs en cas de débordement émotionnel. Il déteste avoir des émotions et se sentir submergé, il n’a pas envie de faire de nouvelles victimes ou ravager une zone comme il l’a fait récemment avec la maison d’Ed et sur un terrain également.

Puis il voit la voiture de sa fille arriver, il ne bouge pas de là et l’observe descendre. Quelques secondes lui suffisent pour voir qu’elle a bien, en dehors du fait qu’il la mette mal. « Je devais le faire Maggy, je n’avais pas eu le choix. » Qu’il dit directement, en entrant dans le vif du sujet, balayant mentalement la drôle de pensée sur son aura qui est différent que d’habitude.

Il encaisse les mots de sa fille, il l’accepte et se retient de soupirer ou de faire quoi ce que ce soit qui montrerait qu’il s’en fiche ce qu’elle dit, parce que ce n’est pas le cas. « Tu avais cinq ans Maggy, tu n’en dormais pas la nuit, tu en hurlais, pleurait et avait peur des humains au point de pouvoir leur exploser le crâne à chaque fois que tu les voyais ! Tu ne peux pas sous-estimer la puissance du traumatisme si je décidais de te le révéler tout de suite quand tu ne contrôles pas totalement tes pouvoirs. Tu pouvais en faire une crise ! » Qu’il s’agace, même s’il comprend bien sa colère, mais elle n’a pas toutes les raisons, ni son point de vue. « Je n’ai jamais utilisé mes pouvoirs sur toi depuis ce temps-là Maggy, plus depuis ce jour-là. Tu peux me critiquer comme tu veux, j’ai fait ce que j’avais à faire et je n’ai aucun regret là-dessus. » Il est clair là-dessus. « Je ne voulais juste pas perdre ma fille après ma femme. »

Elle ne comprend pas, et elle ose lui dire qu’il ne comprend pas ? Steven est sur le point de lâcher un gros soupir, mais il se rappelle que sa femme l’observe, c’est sûr qu’elle doit regarder ce qui se passe en ce moment même. « Mais tu ne comprends pas, si je devais être honnête, tu allais péter un câble en perdant le contrôle de tes pouvoirs !!! » réagit-il tout de même en montrant ses mains, agacé. Il ferme les yeux et lâche un gros soupir après avoir inspiré longuement. « Ok, je garde mon calme… » murmure-t-il, en bougeant doucement les mains pour ne pas péter un câble. « Parce que tu ne veux pas de cette pression, tu ne veux pas diriger les Skiirs, tu veux juste vivre ta vie comme tous les humains. Je l’ai compris et j’ai réagi sous le coup de colère et de choc Maggy face au rejet que tu viens de me faire, tu t’étonnes que j’ai fini par faire la même chose ?! Mets-toi à ma place deux secondes maintenant que tu connais la vérité ! Vivre avec les humains est une chose que je n’arrive pas à faire, même si j’essaye. J’aurais toujours cet abruti qui a tiré sur ta mère juste parce qu’il voulait un petit-déjeuner en tête ! Tu n’en as pas le traumatisme, de cette disparition de ta moitié que tu vas bientôt expérimenter avec cet humain, ton fils, qu’en sais-je de ces membres de ta nouvelle famille !  » Il souffle vraiment dépassé, il n’arrive pas à gérer les deux rôles comme ça: Le chef et le père. C’est trop pour lui.

Ce n’est jamais agréable de parler à sa fille comme toujours et ça le pèse, parce qu’il aimerait bien que tout se passe bien, qu’ils puissent se parler sans qu’ils comprennent de travers… Malheureusement c’est récurrent. Au moins, il ne l’interrompt pas quand elle lui parle, même si cela lui démange beaucoup. Il se rappelle des mots d’Amy et de Mely qui lui disent de parler avec son coeur et dire ce qu’il ressent, comme sa fille le fait avec facilité. Il lâche un soupir, laissant le silence peser quelques secondes. Il se décolle de la voiture pour essayer de se rapprocher de sa fille, l’idée de vouloir s’asseoir à côté d’elle lui frôle l’esprit mais il se ravise, parce qu’il n’est pas sûr qu’elle le veuille à ses côtés même si elle lui dit le contraire… Puis au final, il finit par le faire. S’installer à côté d’elle. « Je suis désolé que tu ressentes ça, pourtant, ce n’est pas ce que je cherche… Ce n’est pas évident pour moi de trouver un juste équilibre entre les humains que tu côtoies et les Skiirs que je cherche à tout prix à protéger… D’accepter Ed et Jason… De base, tu étais maire pour protéger surtout l- » Il s’interrompt au moment où il entend une détonation et se retourne vers la source du bruit, tout en même temps qu’il créé un champ de protection autour de lui et de Maggy. Steven a réussi à arrêter une balle juste devant lui, au niveau du visage. Il fronce les sourcils en voyant une petite lumière rouge en train de clignoter sur cette balle. N’ayant aucune idée de ce que c’est, il finit par laisser son instinct de père prendre le dessus. Il pousse, en utilisant son pouvoir télékinésiste, sans utiliser sa main, Maggy vers sa voiture pour la protéger, tandis qu’il agrippe la balle de l’autre main pour essayer de contenir une possible explosion. Envoyer cette balle ailleurs aurait été dangereux pour les voitures qui pourraient exploser ou encore pour Ed qui n’est pas loin, puis le temps n’est pas avec lui. Steven essaye de la démanteler mais c’était trop tard que ça a fini par lui exploser dans la main. La douleur était telle qu’il n’a pas pu s’empêcher de hurler d’autant plus que ce n’était pas une simple balle explosive, elle était remplie d’acide. « Maggy, fait attention, y a trois Skiirs à 700mètres et Ed est pas loi-… Argh » Qu’il dit mentalement dans la tête de sa fille tout en maintenant sa main douloureuse qu’il n’ose pas regarder, il se frotte le visage qui a été touché aussi. Il s’est caché derrière sa voiture aussi et profite pour mettre de la terre sur la main, un peu sur son visage pour calmer les douleurs et atténuer les effets de l'acide. « Désolé j’ai encore utilisé mon pouvoir sur toi pour t’écarter alors que je disais que je ne le faisais pas, je suis nul comme père… » Il soupire et ferme les yeux pour essayer de trouver un des Skiirs au loin, pour le tuer en lui faisant exploser le crâne, en neutraliser au moins un… Ce qu’il réussit mais il en reste bien évidemment deux.

Il souffle pour mieux supporter la douleur, mais même avec son pouvoir, il a du mal à la minimiser, c’est trop douloureux et il a l’impression que ça lui mange la chair. Il sent que ses doigts de la main touchée n’obéissent plus et que ça fait mal. Il n’ose pas regarder les dégâts mais il aimerait bien que la douleur disparaisse parce que si ça continue comme ça, il va perdre le contrôle… « Ok… J’espère que tu n’es pas touchée, on dirait de l’acide sulfurique ou un truc du genre… » Ça fait terriblement mal qu’il pose la tête contre la portière de la voiture après avoir vite échangé un regard à sa fille qui décide de prendre les devants. Il entend plus les pensées du second Skiir avant de surprendre le troisième venir vers lui avec une arme sophistiquée et sur le point de lui tirer dessus. Steven allait entrer dans la tête, faisant fi à la douleur et au fait que sa métamorphose commence à disparaître pour montrer sa vraie forme. Impossible de se concentrer sur la douleur, sur l’attaque qu’il doit faire et sur ses pouvoirs. Il voit le Skiir voler dans les airs avant d’entendre la colonne vertébrale se briser. Il soupire et ferme les yeux, ça fait mal.. « Maggy et l’humain ne vous approchez pas de moi… » Il sent qu’il va perdre le contrôle et il ne veut pas en faire des victimes avant de trouver d’autres Skiirs résistants qui ne sont pas loin, ils sont bien plus nombreux que les éclaireurs apparemment. Il bouge la main valide vers la zone où il sent une énorme concentration de Skiir qui n’ont pas de bonnes intentions et tourne le regard vers la direction avant de dissoudre en un clin d’oeil les arbres, les skiirs qui étaient sur le chemin, les autres êtres vivants aussi en une minute pour… Voir une partie du terrain de la montagne rasée. Plus aucun être vivant. « …J’espère qu’il n’y en aura plus d’autres… » Qu’il dit dans sa langue d’origine, bien trop épuisé pour se rendre compte qu’il y a un autre Skiir ou deux, de la direction opposée. Ils n’osent pas attaquer, effrayés par ce qu’ils viennent de voir.

Mais pas autant que Ed.