This is a joke ?

À quoi joue-t-elle ?
Il a beau réfléchir, il ne comprend pas ce qu’elle cherche à faire. Elle joue à un jeu dangereux et elle doit trouver une excuse qui apaiserait les Skiir qui commencent à parler. Pourquoi adopter un humain tout fragile ? Pour mieux parfaire sa couverture de fausse humaine ? Monsieur S soupire, assis sur le rocher, à regarder le paysage du Colorado. Les choses commencent à lui échapper, il perd le contrôle et il ne comprend pas, il peut toujours tout arranger, comme d’habitude mais il est fatigué de faire ça. Sa fille n’en fait qu’à sa tête et elle n’a même pas atteint son premier centenaire… Il passe la main sur son visage et la cale contre sa joue, légèrement douloureuse à cause d’une bagarre plus tôt dans la semaine.

Il entend les pensées d’une Skiir qui s’approche de lui, ce n’est que sa fille et il ne se retourne pas, préférant rester un peu détendu dos à elle… Car il sait que dans les minutes à suivre, il va être très tendu. « Je peux tolérer certaines choses, comprendre tes actions et prendre ta défense auprès des nôtres, mais celui-ci ? Je ne comprends pas et ne m’aide pas du tout face à mes ennemis qui en profiteront pour lancer la procédure du bannissement. » Oui, le sujet est assez sérieux. Il n’est vraiment pas ravi monsieur S.

Intégrer l’humain pour aider à la survie de cette planète ? Monsieur S se demande s’il doit laisser quelques secondes avant que sa fille n’enrichisse avec un autre argument tiré par les cheveux à ses yeux. Ouais il va laisser quelques secondes. Il soupire et se frotte l’oeil avec un soupir. « Je comprends ton intention, mais tu aurais dû m’en parler avant ! » Oui, il est assez agacé. Il la regarde un peu durement. «  Là j’ai nos compères qui vont profiter de cette absence de communication entre nous pour le retourner contre moi lors du conseil. Tu oublies qu’ils font tout pour te faire bannir d’ici ?! » C’est l’inquiétude qui parle, face à cette impulsivité de jeunesse. Monsieur S n’avait pas besoin de ça en plus. Il bouge la main et détourne le regard pour observer le paysage, assis sur son rocher. "J’aurais dit non, c’est sûr si tu m’en avais parlé avant, mais on en aurait parlé et j’aurais quand même fait de mon mieux pour que ça se fasse si ça te tenait tant à coeur. Seulement, avoir un enfant n’est pas rien, humain en plus. Il te faut te cacher encore plus, tu vas être débordée entre tes missions, ton travail et tes enquêtes ? Ça n’a aucun sens, encore un peu tu agis comme eux. Ton excuse du: apprendre l’humain à adopter le meilleur comportement auprès d’une planète ne marchera pas, si on suit ta logique comme tu dis: ça équivaudrait à adopter tous les petits de cette planète. » Il faut qu’elle trouve mieux que ça pour qu’elle s’en sorte in extremis en dehors du fait que c’est la fille de Monsieur S.

Il lance un regard à sa fille comme pour lui demander de tenter de dire ça aux conseillers Skiir, mais il n’est pas sûr qu’il la laisserait faire parce que sinon, elle se retrouverait bannie le lendemain pour avoir osé cela. Il ne l’interrompt pas, essayant au mieux de ne pas soupirer, mais c’est vraiment plus fort que lui là. Seulement, il roule fort les yeux quand elle ne le croit pas pour les choix. « Oh arrête… » Qu’il murmure dans sa langue d’origine, il fait un geste de la main comme pour balayer ce qu’elle vient de dire. Ridicule, il n’est pas comme ça. « Je ne te prive pas de tout tes choix, ça, ce n’est pas vrai. Arrête d’être dans le mélodrame. Tout ça parce que tu n’as pas digéré que j’ai fait changer d’avis les investisseurs pour ton projet, puis maintenant ça. » Il secoue la tête et retrouve le regard de sa fille. « On n’est pas assez nombreux pour élever tous les enfants de l’Etat, même de la ville. Oublie ce projet même si je salue cette initiative. J’entends tes arguments, tes idées. Je vais voir ce que je peux faire pour calmer tout le monde là-bas. » dit-il en faisant un geste du pouce pour désigner le mur où à plusieurs centaines de mètres, y a du monde qui est en train de se ronger les ongles martiens. « Tout ce que je te demande, c’est qu’à l’avenir, tu m’évites de m’embarrasser comme ça, en me mettant pied au mur avec tes choix. »

« Pour que tu t’améliores, que tu comprennes ce que c’est d’avoir un poste à responsabilité et que ce n’est pas si simple que ça en a l’air. » Il veut qu’elle comprenne ce que c’est d’avoir les responsabilités sur les épaules, que ce n’est pas si évident et que c’est sujet à insomnie à chaque fois. Monsieur S réfléchit toujours s’il a bien fait les choses, s’il a toujours bien agi ou non. « Bah non, je ne vais pas le laisser revenir dans la famille d’accueil, ce ne serait pas bon pour ton image de maire. Mais évite d’adopter un second enfant quand même… » Oui, elle lui a clairement mis le pied au mur et il est vraiment agacé par ça. « Tu es jeune, tu as 40 ans, tu es toujours un bébé comparé à nous tous. Un bébé dans un poste à haute responsabilité certes, j’attends de toi que tu leur montres que tu es bien plus que ça. Je sais que je t’en demande beaucoup, mais il faut le faire. » Il soupire longuement. « Au moins moi je préviens, tu ne l’apprends pas par d’autres personnes. » Oui, il l’a vraiment mauvaise.

« C’est ce qui risque d’arriver souvent dans ta vie, ça m’est arrivé d’avoir eu des projets et des excellentes idées qui ont été détruites avant même d’avoir vu le jour. C’est normal. » Ça ne lui fait rien, il a appris à passer à autre chose assez rapidement quand ça arrive quoi. Donc il ne se prend pas plus la tête que ça, contrairement à Maggy qui est encore dans sa pleine jeunesse et à avoir du mal à accepter que ses projets puissent être balayés aussi facilement. « Pourtant tu en es encore, tu agis sous l’impulsion, tu ne mesures pas toujours les conséquences derrière… » Ça risque de lui coûter cher, très cher cela dit. Il lui lance un de ces regards sur l’ouverture d’esprit, il essaye vraiment mais ce n’est pas facile quand il voit toutes les stupidités qui passent et qui lui font perdre foi. « Ils ont surtout une fâcheuse tendance à me contrarier comme toi surtout ! » L’énervement prend le dessus qu’il en perd presque le contrôle de sa télépathie, qui fait qu’il entre sans faire exprès dans la tête de sa fille, mais aussi des gens plus loin qui percevront une sorte de pression à la tête douloureuse. « J’essaye d’avoir l’ouverture d’esprit, mais après plus de 5000 ans, c’est assez compliqué et encore plus quand on me cache des choses, que l’on me met pied au mur ! »